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 Dans ce numéro, nous rendons hommage à Michel Pujol, qui nous a quitté en avril, en partageant un texte où il parle de ses hontes et ses fiertés. Bien sûr, vous trouverez la suite des feuilletons de Max Aub et de Benoit Larradet, et, aussi, des choses bien différentes. Par exemple, le travail de traduction d'un atelier de gascon : ce sont des extraits d'un roman historique de Christian Louis qui raconte un meurtre qui eut lieu en 1752 à côté de Saint-Gaudens. Autre exemple : Jean-Frédéric Brun a traduit pour nous un texte d'Andrey Kurkov en lien avec les évènements de l'Ukraine.
Côté poésie, nous proposons un interview avec Robert Menta et un de ses poèmes.

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Interview de Robert Menta, dit Escotarròbi

La Rédaction de Reclams a posé quelques questions à Robert Menta.

Rédaction : Robert Menta, tout d'abord, vous êtes basque ou gascon ?

Robert Menta : les deux ! Ma mère est basque et mon père gascon. Mais, enfant, je demeurais à Arrangoitze (Arcangues en français) et je jouais à la pelote. Donc j'entendais parler le basque. Et finalement, peut-être à cause de cela, je me sens plus basque que gascon. Puis, je suis parti travailler à EDF dans des communes du nord du Béarn.

R. : Vous avez appris le gascon en travaillant ?

R.M. : Non. À cinquante et un ans, les centrales ont fermé et je suis parti en préretraite. À l'école de Thèze – ma femme était directrice de l'école – il y avait un instituteur qui venait donner des cours en béarnais. Ainsi je me suis décidé à apprendre le gascon et je me suis inscris au Collège d'Occitanie à Toulouse. Mon professeur était Gilbert Narioo, un grand professeur !

R. : Et comment êtes-vous arrivé à l'écriture ?

R.M. : Justement, grâce à Gilbert Narioo. Après trois ans d'étude, il m’a dit : «  au lieu de faire des exercices, vous allez écrire des poèmes. » Et, c’est ainsi que j’ai commencé. La musicalité de la langue, sa richesse m'inspiraient. Mon premier écrit, « La maison bleue », j’ai donné pour la revue Le Gai Saber en 1998. Puis, Roger Lapassade m'a encouragé ; je lui ai donné plus de 80 poèmes à Per Noste pour qu’ils les publient. Quelques-uns aussi à Reclams comme « Le nombril » ou « De la terre à la mer ».

R. : Vous avez écrit des livres aussi.

R.M. : Oui. Un recueil de poésie, Vents d'amont et d'aval en 1994, une pièce de théâtre, une comédie, Gran Batsarra a Clarac.

R. : Vous avez toujours signé avec un surnom ?

R.M. : Oui. Escotarròbi. Ça m’est venu comme ça, en écoutant le vent d'ouest. Ròbi, c’est le vent d'ouest en bas Adour. De plus, Errobi est le nom basque de la Nive, la rivière qui rejoint l'Adour à Bayonne. Une façon de lier les deux pays. De plus, j’aime écouter le vent, la nature...

R. : En fait, vous êtes un homme de liberté ? D'ailleurs vous avez écrit dans un de vos poèmes : « j'aimerais savoir chanter le vent ».

R.M. : Oui, j'aime la liberté, les champs, les espaces... La poésie est un espace de liberté, de vagabondage dans les mots, les sentiments, la vie quoi... Aimer la liberté c'est aussi respecter les autres, leurs appétits et même leurs caprices.

R. : Et pourquoi écrivez-vous en gascon ? Le regret du passé ?

R.M. : Pas du tout ! Le temps ne remonte jamais. Ce qui est important, c’est de construire l'avenir. Mais l'avenir dans le respect des gens, la paix, l'honneur, sans la pollution des esprits, sans la pollution de la terre.

 

 

Amoureux du mot et, parfois, de la rime

Il sculpte artistiquement la phrase

Pour donner aux amis une œuvre

Qui demeurera sûrement précieuse.

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